La presse sur l’album Topographia de Zoppa
la presse grecque Kalliroi & le FadoRebetiko Project Music World Festival Thessaloniki
Portrait de One Shot Lili Re-écoutez l’emission sur RadioActive
CONCERTANDCO
Concernant le duo Zoppa, une chose est remarquable : tout ce qui est dit dans la présentation officielle du duo est PARFAITEMENT VRAI :
1. Chansons greco-hispaniques : en effet, une des deux-femmes est Grecque, l’autre Espagnole, et les deux langues se mélangent.
2. Création singulière et grande complicité : c’est vrai aussi, alors qu’en général le fait que ce soit écrit laisse plutôt supposer le contraire.
3. Répertoire maillé de compositions et de traditionnels : je suppose que c’est vrai.
4. Esprit Zoppa (rythme asymétrique, bancal) : c’est pas si vrai que ça. C’est quand même bien droit, et la percussionniste, à savoir Mme Sylvie Paz, a un jeu ultra minimal (Caron, cymbale ride et tambourin) mais parfaitement senti et solide. Mais bon asymétrique à l’occasion, c’est vrai.
Tout ça pour dire qu’on sent en regardant ce duo beaucoup de vérité. La pianiste et chanteuse, à savoir Mme Kalliroi Raouzeou, a quelque chose de résolu, d’obstiné même. Mais avec cette ingénuité indéboulonnable et charmante qu’ont aussi certains enfants quand ils veulent absolument faire un truc.
Et puis il y a aussi un ou deux morceaux en français, notamment un sous forme de cadavre exquis, qui est très réussi. Les musiciennes nous le présentent comme étant leur première collaboration musicale : les premières fois ont toujours quelque chose de particulier !
Une troisième dame, jusque là présente dans le public, Grecque également, est invitée de façon totalement improvisée à participer au final. Très réussi. Très classe.
Bravo à Leda Atomica pour la manifeste indépendance de ses choix de programmation.
Leda Atomica 24 Novembre 2018
ZIBELINE BLUES DES SUDS
Le groupe FadoRebetiko Project, fondé par la pianiste, chanteuse, interprète, compositrice, Kalliroi Raouzeouaborde avec talent depuis 2013 les univers du rebétiko et du fado. Le rebétiko, cette musique originaire d’Asie mineure, importée en Grèce par les populations grecques chassées de Turquie dans les années 20, fut d’abord celle du monde des « Rébétès », issus du lumpen prolétarien des banlieues urbaines. Certains rebétikos furent d’ailleurs interdits sous la dictature de Metaxás dans les années 30, avant de se plier aux codes sociaux, remplaçant les termes de haschisch ou d’alcool par ceux des peines d’amour… Ainsi, le fado des quartiers populaires de Lisbonne dut se cantonner dans l’expression de la passion, la saudade, la nostalgie, la tristesse, les textes revendicatifs étant censurés par la dictature de Salazar.
Le programme présente avec subtilité les diverses facettes de ces chants, avec, comme en exergue, un clin d’œil au blues avec le superbe Lonely woman sur une musique d’Ornette Coleman. Entremêlant avec la même justesse les airs de fados et de rebétiko, puisant dans les versions traditionnelles autant que dans les créations contemporaines, le FadoRebetiko Project sait créer un monde poétique, où chaque instrument est aussi soliste, improvise comme sur une trame de jazz, tisse de superbes contre-chants, se glissant avec délices dans les différents modes, orientaux, balkaniques, occidentaux… Virtuosité de la contrebasse (Nicolas Koedinger), des guitares (Jérémie Schacre), du bouzouki (Jean-Marc Gibert, aussi à la guitare et à certaines compositions), du piano, délicatesse et profondeur de la voix chaude de Kalliroi, qui resitue les morceaux avec une fine précision. Un petit bijou, dans un clair-obscur de « téké » (café des rébétes), où la mère de la chanteuse vient la rejoindre pour une dernière chanson.
MARYVONNE COLOMBANI
Avril 2018
Concert donné le 30 mars à la Cité de la Musique, Marseille
CONCERTANDCO
Ce soir normalement je ne devrais pas avoir à me demander ce que je vais choisir parmi les nombreux concerts qui ont lieu sur Marseille (et encore plus le vendredi). En effet ce soir a lieu le deuxième concert de soutien à la Machine à Coudre. Après Sam Karpienia & Nicolas Dick, Parade et Catalogue au Molotov et avant Conger ! Conger !, Garces Kellyet La Coupure à l’Embobineuse le 23 février (notez la date) ce soir ce sont Gériatrie, La Flingue et x25x qui jouent bénévolement à la Salle Gueule pour récolter des fonds pour la Machine (qui rappelons-le pour les non-marseillais était mitoyenne par l’arrière des immeubles de la rue d’Aubagne qui se sont effondrés le 5 novembre dernier) qui est désormais fermée jusqu’à nouvel ordre. Seulement voilà ce soir il y a aussi One Shot Lili à la Meson.
One Shot Lili le groupe de Aurélie Agullo batteuse (entre autre) de Bogo, Pink No Color… dont j’ai beaucoup aimé les quelques videos circulant sur le web (comme celle deLonely girl) . Je me renseigne sur les horaires … c’est peut-être jouable. Je commence donc la soirée par la Meson … en arrivant je tombe sur Fred Pichot qui a été invité par le groupe pour cette soirée de sortie de leur premier EP : Hancock to porcine heart. Sans surprise la salle est pleine comme lors des grands soirs. Beaucoup de têtes connus dont certains qu’on croise d’ailleurs souvent sur scène. Sarah fait les présentations pleines d’un enthousiasme communicatif pour ce lancement de l’année 2019 et c’est parti
One Shot Lili c’est donc Aurélie Agullo à la batterie et au chant, Benjamin Tissié-ney (que je cite en premier car il est impliqué dans le projet depuis son tout début visiblement) à la guitare, ainsi que Sylvain Terminiello à la basse et Kalliroi Raouzeou au clavier et au chant. Ce soir c’est donc aussi Fred Pichot qui est présent sur scène dès le premier morceau.
(bon j’aurais peut être du faire la chronique un peu plus tôt car j’ai peur de ne pas leur rendre justice et ne comprends plus forcément toutes mes notes qui n’ont commencé qu’au 2ème morceau). Ce qui est sûr c’est que je suis tombé assez rapidement sous le charme de ce super groupe qui dès le premier morceau (With my hiha) a mis tout le monde dans sa poche avec son jazz folk groovy à souhait.
Je galère à trouver des éléments de comparaison avec des autres groupes (c’est tellement plus facile pour décrire un groupe à ceux qui n’étaient pas là) .. le premier nom qui me vient en tête est Susheela Raman (que je n’ai pas écouté depuis longtemps) sans doute pour ce mélange de style et la douceur de la voix. Des voix en fait, celles deKalliroi puissante et chaude, et celle de Aurélie qui semble plus fragile mais n’en est pas moins affirmée. Elles sont épaulées par celle de Sylvain toujours aussi zen …
Entre les morceaux Aurélie parle beaucoup … de façon très spontanée et directe (rien d’écrit) … pour nous raconter l’histoire de tel ou tel morceau. Lorsqu’elle nous parle de Toys and dolls je note à la volée “métaphore” “dans placard” “codes sociaux” “choix personnels” (elle veut en dire mais pas trop) “enfant, ado, adulte” “être et se devoir d’être” … Je pense aussi à Sade.
A la fin du deuxième morceau elle applaudit avec nous Fred Pichot qui quitte la scène. Il reviendra assez vite et, comme dans tous les groupes où il joue, ou ceux dans lesquels il apparaît de façon plus ponctuelle comme ce soir, il fera des merveilles, sublimant des morceaux qui déjà en tant que tels étaient déjà superbes.
En intro de Breathe elle nous apprendra qu’elle a écrit celui-ci à la Valentchine, prise d’angoisse en faisant ses courses de Noël là-bas. Amusant de penser qu’un lieu aussi laid à tous points de vue ait pu faire naitre une aussi belle chanson ! Derrière une certaine timidité on sent surtout un vrai bonheur d’être là sur scène et de partager ces morceaux avec nous.
A plusieurs reprises elle emploiera le terme d’ “aventure” là où d’autres utiliseraient sans doute plutôt le terme de “projet”. Ce n’est pas anodin. En écoutant et regardant jouer Kalliroi je suis en train de me dire que je ne l’avais peut-être jamais vu sur scène. Quelle présence et quel jeu. Tout comme la guitare de Benjamin parfois funky.
Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas vraiment. Ils ont un petit quelque chose de d’épique ou grandiloquent par moments (au point que j’ai pensé à Magma à un moment) et prennent le temps de se développer. Avec de tels musiciens sur scène on leur en voudrait presque s’ils étaient plus courts. A 21h38 Aurélie lance “c’est la fin !” et tout de suite “non je rigole”.
Quand elle ne chante pas elle pousse des petits cris “Ha ha ha” comme on tape sur des tomes. Quelques explications dont je ne saisis pas tout le sens sur l’EP “Éparpiller et connecté” “peau de cochon”, mais ça importe peu, je comprends que la genèse de ce disque a été longue et peut être un peu douloureuse. De cette douleur éventuelle il ne reste rien, en tout cas ce soir on ne sent que du bonheur et de la douceur.
Je crois que c’est sur long et “protéiforme” Ohio [en fait c’est sur Half Wizard] que Benjamin se met à chanter comme le joueur de tabla de Susheela Raman apportant encore un peu plus de variété aux morceaux. Sur My dreams son intro à la guitare me fait carrément penser à Stairway to heaven (rien que ça !).
Dans ce même morceau le chant me fera penser à Jen Trynin et son morceau Better than nothing. (mes notes s’arrêtent là). A la fin voyant l’heure qui passait et ayant reçu un sms du Pinguin m’indiquant que Gériatrie (que je n’avais encore jamais vu sur scène) avait attaqué à la Salle Gueule, je profiterai de la mini pause avant le rappel pour m’approcher de la porte …
… et m’éclipser à contre cœur, sans avoir eu le temps d’acquérir l’EP ni de saluer les musiciens et leur dire tout le bien que j’avais pensé de ce concert. C’est chose faite par écrit. Et moi de poursuivre cette belle soirée à la Salle Gueule (où j’ai raté Gériatrie).
La Meson 11 Janvier 2019
VENTILO
Focus sur les (drôles de) Dames de la Joliette, dont les voix entremêlées touchent au divin, dans un répertoire aussi poétique que populaire.
Elles sont cinq. Cinq chanteuses originaires des différentes rives de la Méditerranée, passionnées par la poésie des femmes, leur travail, leur(s) lutte(s). Elles se rencontrent à l’aube des années 2010 à l’Indalo, boulevard des Dames, dans le quartier de la Joliette. Un quartier populaire s’il en est, correspondant parfaitement à leur répertoire poétique, principalement issu d’Espagne, d’Italie et de Kabylie.
Les Dames de la Joliette, c’est tout d’abord Maura Guerrera. Dès son plus jeune âge, la Sicilienne étudie les modes du chant paysan des collines entourant sa ville natale, Messine. Petit à petit et avec obstination, elle maîtrise les chants traditionnels siciliens, les mélodies orientales et les rythmes méditerranéens. Actuellement partagée entre son île d’origine et sa ville d’adoption, Marseille, elle multiplie les projets avec des musiciens prestigieux, du multi-instrumentiste Giancarlo Parisi à l’incontournable Manu Théron, en passant par Malik Ziad, Thomas Lippens, Germain Chaperon ou Juri Cainero.
Également d’origine italienne, la Marseillaise Annie Maltinti sait rester discrète, mais se montre présente dès qu’il le faut. Après des études de guitare classique, elle complète sa formation en étudiant la polyphonie corse et plus spécifiquement la paghjella au Centre d’Art polyphonique de Corse avec Jean-François Luciani. Annie s’oriente vers la voix, avec la découverte du chant polyphonique occitan, en intégrant la Compagnie du Lamparo et le grand ensemble vocal Madalena, initié par Manu Théron. Récemment, elle crée Nova Troba avec Gil Aniorte Paz autour des formes poétiques troubadours de cercles brésiliens.
Kalliroi Raouzeou tient une place importante dans le groupe, car elle joue du piano et de la guitare. Née à Athènes en 1982, elle étudie le piano et l’harmonie au Conservatoire National de Grèce, avant « d’apprendre » le jazz, le chant et la musique contemporaine à l’Université ionienne de Corfou. Elle s’installe à Marseille en 2010 et évolue dans divers projets comme chanteuse ou pianiste. En 2013, elle crée le FadoRebetiko Project, qui mêle le fado portugais avec le rebetiko grec, le blues des deux pays. Elle rejoint les Dames de la Joliette en 2016.
Nadia Thighidet représente quant à elle la Kabylie, cette terre de culture dont la langue n’a jamais été reconnue, si ce n’est combattue par le gouvernement algérien. Elle débute par un apprentissage classique du piano « à l’ancienne » qu’elle frappe plus qu’elle n’en joue. À quinze ans, elle abandonne de façon naturelle ses gammes pour les percussions traditionnelles cubaines en étudiant à l’école Kunga’ka, avant de se familiariser avec les percussions espagnoles et arabes. Parallèlement, elle s’initie aux chants polyphoniques et traditionnels. Repérée par une chanteuse malgache, elle intègre les Soul Mama’s, apprivoise sa voix et écume, à seize ans, les cafés-concerts de Marseille puis de la région. L’aventure dure plus d’un an, tandis qu’elle poursuit son apprentissage harmonique et choral en option musique au lycée Montgrand.
Enfin, Sylvie Aniorte Paz est la « chercheuse » du groupe. Formée très jeune au chant choral, elle fonde avec son frère Gil le groupe précurseur Barrio Chino en 1992. Cet orchestre important, tant par le nombre de musiciens que par l’ampleur de son activité scénique (tournées en Asie, aux États-Unis et en Europe), a milité musicalement pour la multiculturalité. Son album Mediterra Nostra sera la révélation 2000 des Francofolies. Laissant le groupe quelque peu en standby, elle intègre la Compagnie Rassegna en 2011 avant de rejoindre les Dames de la Joliette en 2015.
En 2014, Gil Aniorte Paz — compositeur, arrangeur, directeur artistique des Chants Sacrés Gitans en Provence et du combo vocal Radio Babel Marseille — les rejoint pour mettre en musique ce petit monde et ainsi atteindre la polyphonie parfaite, dans laquelle chacune des Dames met l’autre en valeur.
La polyphonie est un art difficile car il faut chanter sa partition juste tout en écoutant les autres pour s’assurer de l’harmonie générale. Musiciennes d’exception, les Dames de la Joliette offrent une prestation scénique aussi singulière qu’impressionnante, exécutant certains chants en frappant une table pour imiter les gestes des femmes qui faisaient le pain.
Elles seront en résidence du 24 au 28 septembre prochains à l’Espace Julien, où elles joueront le 5 octobre. En décembre, elles seront en tournée au Sénégal. Reste à savoir quelles inspirations vont enrichir leurs harmonies et rythmes…
Nous sommes allés voir Kalliroï le 4 octobre, au Coton Rouge, pour un spectacle de chanson française flirtant avec le jazz, dans le cadre du festival de la chanson française du Pays d’Aix. La 15ème édition de ce festival s’est déroulée du 24 spetembre au 7 octobre, dans diverses sallesde spectacle et restaurants d’Aix-en-Provence. Kalliroï était accompagnée par Michel Billiez aux saxos et aux percus. Kalliroï, pour ceux qui ne la connaissent pas encore, est grecque mais elle s’est approprié à merveille le répertoire de la chanson à texte française : Brassens, Barbara et une Véronique Samson très personnelle et émouvante. Elle interprète également d’autres musiques, dont le fado. Nous avons entendu grand bien de ce volet de son répertoire.
Pour l’heure, on constate une parfaite interaction avec le public qui, spontanément, dès la première chanson (J’ai deux amours), chantait haut et fort avec l’artiste qui leur laissait des espaces-silences et qui faisait une seconde voix pour leur chant. C’était de la création instantanée. Quel risque et quelle classe.
Voix douce (caressante), sensible, maîtrisée, tout en retenue. Peu demoments d’envolée dans les hautes notes mais suffisament pour que l’on se rende compte de sa puissance et de sa maîtrise.
Kalliroï : une grande dame de la musique française réinventée.
ZIBELINE
Depuis 2013 la bande à Nono réveillonne au printemps. En chansons, autour de tables partagées, d’un repas pris entre amis. Une soirée spectacle comme ils en ont le secret : un bon repas, arrosé de vins et de champagne, servi sur des nappes blanches, plutôt dans le genre restaurant délicat que guinguette, mais d’un prix qui pour un diner spectacle (de trois heures !) reste raisonnable (45 euros vin compris). Du coup les convives sont nombreux, 450 par soir !
Pourtant, la proposition n’a rien d’une revue de cabaret, et moins encore de la fête à Neuneu. Serge Noyelle, Marion Coutris et tous leurs comédiens chanteurs et musiciens attisent nos mémoires pop à coup de tubes qu’ils interprètent à mi chemin entre revisitation et fidélité, juste à la bonne distance pour qu’on entonne avec eux, mais qu’on les regarde sous un jour neuf : tous passent à la moulinette de l’hommage décalé, d’Aznavour à Cloclo en passant par Brel, les Stones et même Verdi, Dalida bien sûr, mais aussi du pur disco bon teint, L’Amant de Saint Jean… Les 8 musiciens s’en donnent à cœur joie, sur des arrangements inventifs regorgeant de contrechants amusés (Marco Quesada) qui laissent libre cours aux solos d’Ahmad Compaoré, à la fantaisie sonore qui passe de flûtes en clarinettes (Magali Rubio), ou de contrebasse en basse électrique (Jean Bernard Rière). Sur la grande scène en largeur les chanteurs ne sont pas en reste. Vêtus d’accoutrements colorés, grimés juste à la bonne outrance, c’est un défilé d’inventivité qui joue sur le genre, tous en hommes ou tous en femmes, intervertissant les répertoires, Alain Aubin en Dalida, Marion Coutris ouvrant le bal de sa voix grave en costume noir. Certains chantent très bien : Gregory Miege qui rocke mieux que Johnny, Camille Hamel qui supplie torchons à la taille Ne me quitte pas, Alain Aubin bien sûr mais aussi Maximin Marchand en contreténors qui savent aussi barytonner (ou l’inverse ?), et puis Kalliroi Raouzeou, à la voix magnifique, qui vit la musique comme on sent le jazz, de bas en haut frissonnante. Pas un temps mort au cours des trois heures mais le public finit debout, à danser entre les tables… ayant vu au passage une humanité qui se joue des codes, profondément carnavalesque et populaire, et d’une fort belle tenue !
AGNÈS FRESCHEL
Avril 2015
Réveillons le Printemps a eu lieu au théâtre Nono, Marseille, les 28 et 29 mars